Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Notre session s’inscrit dans un contexte à nouveau marqué par des attaques terroristes dont l’objectif fondamental est bien de porter atteinte au vivre-ensemble ainsi qu’à notre mode de vie fondé sur le respect des libertés individuelles. Nos pensées vont nécessairement aux victimes, à leurs proches ainsi qu’aux forces de sécurité qui sans relâche travaillent à la protection de nos concitoyens.

Si ces attentats sont la conséquence des troubles qui agitent le bassin méditerranéen, ils révèlent également le danger que constitue le développement du communautarisme sur notre territoire. Les Radicaux de gauche, parce qu’ils sont attachés à la laïcité, n’ont cessé de mettre en garde contre les atteintes répétées à ce pilier de la République. Ces atteintes n’ont malheureusement pas toujours fait l’objet d’une réponse appropriée comme en témoigne les dérives regrettables qui ont marqué récemment l’action de l’Observatoire de la laïcité.

Il est également de la responsabilité des républicains, du moins de ceux qui ont choisi de ne pas faire de cette appellation un objet partisan, de ne pas laisser à l’extrême-droite le monopole de la laïcité. Nous voyons bien qu’il s’agit pour ce courant de dénaturer la laïcité pour en faire un instrument d’exclusion.

Si nous ne maîtrisons pas dans cette enceinte les ressorts de la géopolitique mondiale, nous avons en revanche une responsabilité dans la lutte contre les facteurs de division de notre société et dans la recherche d’une plus grande cohésion.

Il n’est pas anodin de ce point de vue que notre majorité affiche dans ce budget primitif une augmentation des moyens consacrés à la culture comme vous l’aviez annoncé, Monsieur le Président, pendant la campagne. L’action de la Région, qui vise au développement des pratiques culturelles pour tous les publics et dans l’ensemble des territoires, participe ainsi de la recherche de cette cohésion.

De même, l’investissement dans l’éducation et la formation contribue également au renforcement de la cohésion sociale. Notre région n’échappe pas aux difficultés économiques et sociales. Mais il faut rappeler que la Bretagne est l’une des régions françaises où l’ascenseur social fonctionne le mieux. Il nous faut à tout prix veiller à sauvegarder et à renforcer cet ascenseur social.

Dans le cas contraire, nombre de nos concitoyens subiront la marginalisation et le déclassement. Nous verrons se développer insidieusement ces « lisières » qu’évoquaient dans son roman du même nom le malouin d’adoption Olivier Adam. Là se trouve le terreau sur lequel prospère l’extrémisme, le rejet de l’autre sous toutes ses formes.

De même, nous avons la chance de vivre dans une région dont l’identité est forte. Il s’agit non seulement d’un facteur d’attractivité du territoire mais aussi de cohésion sociale car cette identité, la Bretagne l’a toujours voulue inclusive.

La perte d’identité est notre ennemi. Elle constitue le terreau du fondamentalisme, elle débouche sur une pathologie, l’expression identitaire. Etre breton, c’est au contraire, adhérer à un système de valeurs humanistes, à un mode d’action qui fait la part belle au collectif. Nul besoin d’être issu d’une famille implantée en Bretagne depuis des temps immémoriaux pour se déclarer breton.

Les Radicaux de gauche ne peuvent que se réjouir de voir une identité régionale se conjuguer aussi harmonieusement avec les principes républicains.

Notre session témoigne aussi du volontarisme de cette majorité. Après le plan porcin présenté au cours de notre précédente session, ce sont de nouveau des réponses très concrètes qui sont apportées aux attentes des bretonnes et des bretons par la signature de la convention avec l’État concernant les formations à destination des chômeurs.

Dans un monde qui connaît des mutations fortes et rapides, il est essentiel que notre économie reste « agile ». Cette agilité, elle passe par un investissement constant dans la ressource humaine pour pouvoir répondre aux besoins des entreprises. La Bretagne est bien en avance dans la mise en œuvre de cette politique.
Il est également important que nous soyons toujours présents sur les secteurs d’avenir. La Bretagne vient ainsi d’être retenue dans le cadre de l’appel à projets de l’État SMILE sur les réseaux électriques intelligents. Comme notre présence dans les secteurs de la cybersécurité et des énergies marines renouvelables, cet engagement témoigne de notre volonté d’être en mouvement voire d’initier le mouvement.

La candidature de la Région pour assurer la gestion de l’ensemble des ports départementaux et donc de développer une stratégie portuaire régionale marque également notre volonté d’être un acteur important de l’économie maritime.

L’année 2016 ne s’annonce donc pas blanche pour la Région Bretagne comme s’entêtent à le dire certains. Ils devraient pourtant avoir tiré les leçons du scrutin de décembre dernier au cours duquel les Bretonnes et les Bretons ont clairement privilégié le volontarisme à l’auto-dénigrement perpétuel.
Il faudra évidemment veiller à la mise en œuvre effective de ces plans. Il est de ce point de vue heureux que nous faisions aujourd’hui le choix de territorialiser notre action et de participer lorsque cela est nécessaire au pilotage de l’action publique avec l’État. Il sera nécessaire qu’au fil du temps, nous soyons en capacité d’évaluer les résultats.

Ce que nos concitoyens attendent, ce sont en effet des résultats. Telle est la clé pour que tous gardent confiance dans l’action publique et dans notre pacte républicain. Cette « Bretagne de la confiance» que vous avez voulue, doit s’incarner pour les bretonnes et les bretons.

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