L’instauration du droit à mourir dans la dignité, combat que mène le Parti Radical de Gauche depuis très longtemps, répond à une nécessité issue d’une triste réalité. Trop souvent, partout sur le territoire de la République, des médecins ou des proches sont laissés seuls face à eux-mêmes, contraints de pratiquer des arrêts de trai- tements et des euthanasies clandestines sur des patients atteints de maladies ou de traumatismes incurables, leur cau- sant des souffrances quotidiennes et qui désirent mettre fin à leurs jours.
L’actualité judiciaire avec les cas de Vincent Lambert et du Docteur Bonne-maison confirme, s’il en était besoin, que la législation actuelle, la Loi Leonetti, n’est pas adaptée. Elle ne permet qu’une « euthanasie passive » c’est-à-dire laisser mourir le malade lors d’un processus d’arrêt des soins, la mort pouvant prendre plusieurs jours ou semaines, cette approche n’est donc pas satisfaisante. Par ailleurs, insuffisante et mal-connue, la législation actuelle n’empêche pas ce cli- mat opaque et malsain qui exacerbe trop souvent le sentiment de culpabilité et le doute chez les familles, le personnel soignant mais aussi, comme nous le voyons actuellement, les juges.
L’enjeu est donc de permettre à chacun de rester maître de son destin et d’éviter des souffrances inutiles avec la mise en place, par la loi, d’une procédure claire et transparente.
Elle devra permettre à ceux qui le souhaitent de mourir dans la dignité, assis- tés médicalement, en choisissant le moment et en étant accompagnés de leurs proches. Ils devront en faire la demande, si possible par écrit, et la décision sera prise après consultation de leur famille, sous l’autorité d’un comité d’éthique médicale et seulement lorsqu’il est médicalement prouvé que la maladie est irréversible et que la mort est proche.
Nous sommes profondément attachés à la création de ce droit car nous sommes convaincus que ce n’est pas la morale mais l’humanisme qui doit conduire l’action publique et donc l’évolution de la loi. Plus encore, ce droit est aussi pour nous l’incarnation d’une certaine idée du progrès social, de la modernité et de la laïcité, véritables fondements de notre République.