« Autre idée, supprimer le bénéfice de l’APL pour les étudiants non boursiers (800 millions d’économies). » Cette phrase parue dans le JDD a largement été commentée et démentie ces dernières heures. Parmi les réactions, celles des Jeunes Radicaux de Gauche (JRG). Ceux-ci alertent le gouvernement sur les effets dévastateurs qu’aurait une telle mesure sur le pouvoir d’achat d’une grande partie des étudiants.
Le système actuel des APL est imparfait tant en raison de son absence de caractère redistributif (il n’existe pas de modulation) mais également parce qu’il est encourage la spéculation à la hausse des loyers par les propriétaires peu scrupuleux.
Pour autant qu’est déficient le système, dans les faits, la suppression pure et simple de ce dispositif aurait pour effet de précariser davantage les étudiants non boursiers, déjà exclus des systèmes de bourse.
Ce scénario consiste en une attaque directe contre les étudiants issus des classes moyennes qui se voient infliger une double peine :
- exclus d’un système de bourse inefficient car victimes des effets de seuil,
- et privés des seules ressources qui leur sont, pour l’heure, encore accessibles.
La suppression des APL pour les étudiants non-boursiers aurait pour conséquence de les contraindre à se salarier davantage (et donc augmenter le taux d’échec à l’université) ou s’ils ne sont pas en situation de rupture familiale, de se reposer davantage sur les familles dont le pouvoir d’achat est déjà fortement impacté par la crise.
C’est pourquoi, une suppression pure et simple de ce dispositif est inacceptable, qui en l’absence d’une réforme ambitieuse des aides sociales répondant aux besoins sociaux singuliers de chaque étudiant, attaquerait les conditions de vie d’un grand nombre d’étudiants.
Un gouvernement de « combat »… oui, mais contre la précarité étudiante !
Si les JRG souscrivent à la nécessité de maitriser les dépenses publiques, les économies budgétaires ne pourront se faire au détriment des jeunes et des étudiants, dont l’avenir conditionne le redressement productif de notre économie et de notre modèle social
Nous avions récemment interpellé le gouvernement pour la mise en œuvre d’une politique envers les jeunes qui améliore leurs conditions de vie et d’études, afin que l’université républicaine joue à nouveau son rôle d’ascenseur social et qu’il soit mis fin à la reproduction sociale exacerbée qui enferme les individus dans des trajectoires sociales tracées par avance.
C’est pourquoi, fort de ce constat, les jeunes radicaux de gauche appellent le gouvernement à :
- Renoncer à l’hypothèse de la suppression des APL pour les non-boursiers,
- Réaffirmer l’engagement présidentiel de la création d’une allocation d’études et de formation, à savoir une aide unique fusionnant toutes les prestations existantes dont les APL, universelle dans l’accès, progressive dans le montant, qui est le seul dispositif à même de répondre aux besoins sociaux des étudiants,
- Afin de dégager les financements nécessaires à la réalisation de cette réforme des aides sociales, mettre en œuvre le redéploiement de la demi-part fiscale, mesure injuste profitant aux ménages les plus aisés dans le cadre d’une grande réforme fiscale.