Christophe Martins, président du groupe RSDR au Conseil général d’Ille-et-Vilaine, est intervenu lors de la session pour saluer l’action exemplaire de Jean-Louis Tourenne à la tête de l’institution départementale pendant 11 ans. Il a salué son action en faveur de la solidarité entre les territoires et de la modernisation de l’action du Conseil général. 

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Mes chers Collègues,

Voici donc venue l’heure des derniers discours du mandat, de la dernière session. Si nous sommes incapables de dire dans quelle configuration nous nous retrouverons la prochaine fois, nous avons une certitude : il s’agit de la dernière session présidée par Jean-Louis Tourenne.

Je veux, au nom du groupe Radical, lui dire merci pour tout. Merci parce que depuis 11 ans maintenant nous travaillons ensemble avec beaucoup de plaisir et de respect mutuel. Le Président Tourenne c’est une méthode et un cap. Un président attentif à sa majorité, toujours à l’écoute, constant et cohérent. Un élu obstiné pour défendre ses valeurs et créer les conditions de l’émergence d’un monde meilleur.

Monsieur le Président, vous êtes un homme de conviction et d’action, vous faites confiance aux êtres humains et voulez donner à chacun d’entre eux les mêmes opportunités pour réussir, doter chacune et chacun des outils pour s’émanciper et atteindre ses objectifs. Et c’est parce que nous partageons votre passion pour l’égalité que nous nous sommes engagés à vos côtés, depuis le début, pour porter un projet progressiste pour l’Ille-et-Vilaine.

Ces 11 années ont été profitables à notre territoire parce que nous nous sommes tournés résolument vers l’avenir. Sous votre impulsion, nous avons modernisé les services départementaux en les rapprochant des usagers grâce aux agences. Avec vous, nous avons ouvert les portes et les fenêtres de la collectivité à travers les comités consultatifs qui sont une bouffée d’oxygène pour les élus locaux, un vivier d’innovations. Nous avons inventé, imaginé avec des politiques comme « Parler Bambin » qui prouve qu’il y a mille manières de construire un modèle plus durable et plus juste.

Vous avez fait de la solidarité territoriale une réalité, en améliorant la desserte de nombre de territoires, avec la mise à deux fois deux voies de l’axe Rennes-Redon ou Rennes-Angers, avec la mise en place des contrats de territoires, vous avez permis au monde péri-urbain et rural de de se doter de toutes les chances de développement.

En vous penchant sur les plus petites communes avec le Fonds de solidarité Territorial mais aussi le Bouclier rural, vous avez permis à nombre de petites communes de réaliser leurs projets de territoire.

Sans concession avec l’Etat, sans concession avec la Région, sans concession avec les métropoles, ou les grandes villes, vous avez toujours défendu l’intérêt de cette institution.

Votre combat pour rendre plus juste, plus efficace, l’action sociale, votre respect des agents et collaborateurs, votre passion pour ce territoire a permis à chacun d’entre nous d’être fiers de ce que nous avons accompli. Dans de nombreux domaines nous sommes devenus une référence.

Votre sens de la répartie, votre humour, caractéristiques ô combien partagé au sein du groupe radical, nous a permis de toujours relativiser notre condition d’élu et de tout faire sérieusement sans trop se prendre au sérieux.

Vous avez su montrer que le développement économique, la recherche d’un dynamisme productif et durable était une condition sine quoi non à la redistribution au partage.

Vous partagez avec nous l’idée que le citoyen doit pouvoir demain s’impliquer beaucoup plus dans l’action publique, que d’un statut de consommateur de service public. Il doit être en capacité de produire lui aussi du collectif.

Je voudrais donc vous remercier, Monsieur le Président, pour votre action. Je souhaite également remercier tous les vice-présidents et notamment ceux qui ont fait le choix de ne pas se présenter aux échéances de mars prochain. Je veux saluer leur engagement et leur disponibilité pour faire vivre le Conseil général. Nous avons travaillé ensemble, en confiance, en responsabilité et avec une orientation claire.

C’est aussi, mes chers collègues, la dernière fois que siègent les élus du Conseil général qui va céder sa place au Conseil départemental, pour plus de clarté. Quoi qu’il se passe, notre assemblée connaîtra un grand renouvellement en mars prochain : nous allons passer de 24,5% de femmes à 50% pour qu’enfin, comme les

conseils régionaux et la plupart des conseils municipaux, les femmes soient représentées au Département autant qu’elles le devraient si nous vivions dans une société qui donne les mêmes chances aux hommes et aux femmes. La parité, à chaque fois qu’elle est appliquée depuis la loi de 2001, fait l’objet de polémiques. Ici ou là on entend dire qu’il s’agirait de discrimination positive ou pire, de donner des places à des femmes moins compétentes et ainsi de léser des hommes de qualité.

Je crois qu’il ne s’agit que d’un juste rééquilibrage qui doit remettre les choses dans l’ordre dans lequel elles seraient sans la distorsion provoquée par les mécanismes de domination et de répartition des rôles que nous avons tous intériorisés. Renouvellement donc, que je pense bienvenu. Il me semble que la démocratie est un bien précieux qui s’entretient et qui nécessite que nous, élus, soyons toujours en phase avec nos électeurs. Les manières de faire de la politique changent, les temps changent et nous avons parfois besoin de renouveau pour garder notre lucidité.

D’autant plus que, de mon point de vue, les semaines et les mois que nous venons de passer ne sont pas de bonne augure pour la vitalité de notre République. Les taux d’abstention atteignent, à chaque élection, des records. Ce sont de sévères avertissements qui nous sont adressés et qui nous obligent.

L’enjeu est d’autant plus ardu que cette élection entérine un nouveau mode de scrutin et de nouveaux cantons emportant de nouveaux bureaux de vote. Elle n’est, de plus, couplée avec aucune autre élection cette fois. À nous d’être capables d’expliquer ces nouveaux enjeux. Les débats entourant les lois réorganisant la République ont pu brouiller les repères et semer le doute : il nous faut répéter que non seulement le département n’est pas mort – alors que certains, y compris dans cette assemblée, l’avaient enterré – mais qu’il est conforté dans son rôle de solidarité, sauvé notamment par les Radicaux de gauche.

Et la solidarité, c’est bien le fil rouge du budget que nous allons examiner pendant trois jours. Je crois que nous n’avons pas à rougir de l’exercice que nous présentons cette année encore. Alors, même si la période pour certains est plus favorable aux promesses, tenons-nous en aux faits : notre département compte parmi ceux dont les dépenses de fonctionnement par habitant sont les plus faibles. Cet indicateur est le témoin d’une bonne gestion, loin des caricatures et des fantasmes.

Notre budget est sain, notamment grâce à la remise à plat du Budget Base zéro et c’est ce qui nous permet d’augmenter notre budget d’investissement pour atteindre 186 millions d’euros. Cet effort est indispensable pour soutenir l’économie : les projets financés créeront des emplois sur notre territoire. C’est le rôle de l’action publique. Quand d’aucun fustigent l’impôt, nous lui donnons du sens : les entreprises, pour embaucher, ont besoin de voir leurs carnets de commande se remplir, à nous d’injecter de l’argent dans l’économie pour mettre de l’huile dans un mécanisme qui se grippe.

Antonio Gramsci écrivain et théoricien politique italien avait écrit : « il faut allier le pessimisme de l’intelligent à l’optimisme de la volonté », ayons, donc, de la volonté !

Mesdames et messieurs, notre mandat s’achève, un bout d’aventure. Je vous souhaite à toutes et à tous bon courage pour les prochaines semaines.

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